A l’aube du XXème siècle apparait l’automobile ; jusqu’à ce moment, les gens se déplacent en ville a pied ou grâce aux chevaux. Les ménages urbains ayant des chevaux ou autres animaux de trait, normalement chers, étaient rares. L’avènement de la production en masse de l’automobile et son expansion progressive par toutes les couches sociales implique un problème dimensionnel ; un cheval est bien plus petit qu’une voiture, et même une voiture a chevaux peut être plus flexible en dimension.
Un box d’écurie peut faire 3×3 m, car l’animal est très rarement de plus de 2 m de long. Si l’on laisse plusieurs chevaux attachés temporellement sur la rue, ils occupent une dimension relativement réduite ; si l’on passe aux chars, la chose peut changer. En même temps que les automobiles, les vélos apparaissent, avec une empreinte au sol encore bien plus réduite.
Une voiture actuelle peut aller d’un peu moins de 4 m a un peu plus de 5, et la largeur, avec rétroviseurs, peut être autour de 2 m. La plus grande différence par rapport au cheval en termes urbains est que l’équidé était généralement propriété d’une entreprise ou un ménage avec une activité professionnelle, tandis que l’automobile s’est généralisé a la plupart des familles, qui trouvent le besoin de l’avoir près de chez soi. Le problème du passage du cheval a la bagnole n’est pas tellement la congestion de l’espace public par des éléments en mouvement, car les photos d’avant de l’avènement de l’auto montrent des rues pleines de toute sorte d’attelages et véhicules ; c’est le problème de garer un nombre substantiellement plus grand de véhicules de façon distribuée dans la ville.
Vers 1900 il n’y avait que les logements des mieux lotis qui avait des portes cochères ; la plupart des logements n’avaient aucun espace pour des véhicules. La parution des premiers règlements exigeant des places de parking liés aux logements coïncide normalement avec les décennies 1960 et 1970, le décollage de la motorisation massive en Europe et aux Etats-Unis. Et ici entre en jeu la typologie architecturale : dans les zones pavillonnaires le garage trouve facilement sa place en tant que construction auxiliaire, surtout dans de parcelles de grande surface, ou l’on se gare sur des rues ou la faible densité l’autorise. Le problème le plus grave se pose avec les logements en hauteur. Le recours au cœur d’ilot est une solution, mais elle fait de ces espaces des zones résiduelles. L’enfouissement du parking nécessite de rampes d’une certaine longueur, et l’espace n’est pas toujours suffisant. Et l’adaptation des bâtiments les plus anciens, sur des petites parcelles, n’est pas toujours possible.

Une porte cochère contemporaine en Espagne
Aujourd’hui il y a deux visions, au moment ou les chevaux (au moins en Europe et en Amérique du Nord… et presque nulle part…) ne sont plus une alternative de transport. Certains proposent de maintenir les quotas de places de parking obligatoires par logement, même si parfois la même administration permet après la vente séparée de logements et places de parking, créant ainsi une pression sur le stationnement sur la rue car certains font le choix de se garer la. Cette option implique la persistance du rythme de création d’une infrastructure de base qui facilite une croissance supplémentaire de l’automobile. Et d’autres demandent l’abrogation de ce quotas ; ce qui n’est pas une interdiction de la construction de ces places, mais en absence de quota obligatoire le parking peut devenir une surface comprise dans le total constructible de la parcelle, donc le promoteur doit faire le choix de distribution des surfaces entre cet usage et le logement, sur certaines zones avec moins de parking et sur d’autres avec plus.
Une évolution technologique qui, a la fin, transforme plein de choses dans la ville, y compris les typologies.