Mexico

Cartes 2015 (14) La ville de Mexico en 1628

Image de 1628 (mexicomaxico.org)

Pour certaines raisons j’ai trouvé cette semaine cette image de la ville de Mexico en 1628, dessinée par Juan Gómez de Trasmonte, actuellement a l’Archivo General de Indias. Un siècle après la conquête, la ville présente toujours un aspect lacustre, et l’on voit clairement la structure des ilots (au double sens du mot…)

J’ai aussi trouvé cet image d’un mural de Diego Rivera, fait au XXème siècle, qui représente la vue avant la conquête. Ce n’est pas une source historique, mais j’aime bien cette image.

Mural de Diego Rivera, Palais National, Mexico (Wikipedia)

Biblio (84) Programme Sectoriel de Développement Agraire, Territorial et Urbain 2013-2018 du Mexique

Le Mexique est un pays gigantesque : de Cancun a Tijuana il y a quelques 3.200 km en ligne droite, a peu près la distance de Lisbonne a Helsinki. Et il y a aussi parfois une distance impressionnante en termes de conditions de vie d’un quartier au voisin. Le Programme Sectoriel de Développement Agraire, Territorial et Urbain, publié en décembre 2013, expose les politiques que l’administration élue pour la période 2013-2018 entend mener dans ces matières.

Le texte expose les conditions actuelles du pays en matière de développement urbain et de logement, avec des déficits importants. Il est difficile de savoir ce qui sera possible de faire en six ans dans un pays avec la complexité du Mexique, et le document ne comporte pas de volet budgétaire ; mais il donne une vision d’ensemble des problématiques. Il est téléchargeable sur le lien suivant : http://www.dof.gob.mx/copias.php?acc=ajaxPaginas&paginas=todas&seccion=SEGUNDA&edicion=255381&ed=MATUTINO&fecha=16/12/2013  (attention, le texte commence sur la page 65 du PDF)

La ville de Mexico (3) Centre historique et logements

Programa Parcial de Desarrollo Urbano Centro Histórico del Programa Delegacional de Desarrollo Urbano para la Delegación Cuahtemoc. Zones du réglement et pourcentage minimal de surface batie a destination de logements.

Programa Parcial de Desarrollo Urbano Centro Histórico del Programa Delegacional de Desarrollo Urbano para la Delegación Cuahtemoc. Zones du réglement et pourcentage minimal de surface batie a destination de logements.

Le plan (2010) exprime une volonté de maintenir le logement dans le centre historique. Mais est-ce que ça deviendra une realité? le recensement de 2010 montre qu’il y a du travail a faire

La ville de Mexico (2) Une jeune ville?

Quand on voit le Mexique depuis l’Europe il y a une image de pays jeune, avec des taux de natalité assez hauts, mais comme dans la plupart des pays d’Amérique Latine ceci est en évolution ; une croissance économique certaine (quoique mal repartie) et le résultat de certaines politiques font que ces pays soient dans une transition démographique qui peut les mener en 20 ans a des structures d’âge plus proches de celles d’aujourd’hui plus au nord. Mais en fait, ces villes sont encore plutôt jeunes.

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Pourcentage des foyers dont la personne principale a 60 ans ou plus, par ilot

Dans la zone centrale de la ville de Mexico les ménages ou le chef (au sens du recensement) a 60 ans ou plus sont clairement en minorité (pour donner une idée de l’échelle, la grille orange est de 2 km). Sur la zone historique autour du Zócalo (A) ils sont très peu présents, ce qui serait inouï dans presque tous les quartiers historiques européens. Il y a des zones, comme les colonias Jardín Balbuena (B) ou Rincón del Bosque (D), espaces a haut niveau de revenu, ou la présence des personnes âgées est plus importante. La colonia San Juan de Aragon (E) est aussi un espace avec une présence importante de personnes âgées, mais avec une situation socioéconomique moins aisée. Le quartier de Tlatelolco (C), l’un des lieux mythiques de l’architecture moderne mexicaine de logement social, montre une présence relativement moindre de personnes âgées, quoique par leur époque de construction dans d’autres pays ce serait un quartier vieilli. Ces résultats ne prennent en compte que l’âge du chef du ménage, ce qui n’est en tout cas qu’une façon d’approcher la question.

En tout cas, il est frappant de voir que les zones centrales sont presque les plus jeunes en proportion.

La ville de Mexico (1) Pas de yeux sur la rue dans le centre de la mega-ville?

Quelle est la plus grande ville du monde ? Difficile de savoir ; mettez cinq géographes de pays différents devant d’un même territoire et surement ils proposeraient cinq façons de faire un découpage selon leurs critères. Il est difficile de savoir si la plus grande ville du monde est Tokyo, ou Mexico, ou Delhi, car en premier lieu il faudrait définir avec précision ce que l’on entend comme une ville dans ces echelles (on a toujours droit a se poser des questions sur les critères ONU). Ce qui parait clair est que la plus grande ville (n’importe le sens précis du terme) du monde hispanophone est Mexico. Comme dans d’autres cas, encore une ville où je n’ai jamais mis les pieds (et donc, je remercie les commentaires, spécialement de mes lecteurs mexicains). De l’Espagne on voit le pays avec plusieurs sensations : curiosité envers un pays culturellement complexe, une certaine prévention envers une image de violence et inégalité, étonnement face aux dimensions des problèmes, et intérêt pour une société qui semble être en évolution. Pour cette balade, je vais utiliser un ensemble de fichiers d’ilots urbains de l’INEGI avec des données associées qui m’a mené a poser, de cette distance géographique et culturelle, quelques questions.

Mexico and its neighboring municipalities

Mexico et ses communes proches

La première image montre la plupart des ilots de ce que l’on pourrait décrire comme la ville (plus ou moins) continue. Le teint bleu correspond aux ilots de l’état de Mexico, le rouge à ceux du District Fédéral ; les gradations de couleur représentent le nombre d’habitants par ilot. L’échelle graphique donne une idée des magnitudes spatiales dont on parle, pour une métropole qui comptait en 2010, selon l’INEGI, avec quelques 20 millions d’habitants.

Centre-ville, populations totales par ilot

Centre-ville, populations totales par ilot

La deuxième image montre le centre symbolique de la ville ; les croix bleues ont une séparation de 500 m dans les deux directions. Ici sont la place du Zócalo (1), la Cathedrale (2), la Torre Lationaméricana (3), le Palais des Beaux-Arts (4) et le Paseo de la Reforma (5). Les gradations de rouge sont proportionnelles aux habitants par ilot, marqués sur chacun. C’est un peu surprenant de voir que cette zone, avec quelques 220 ilots il n’y a que quelques 68.000 habitants sur 4,5 km2, une densité (150 habitants par hectare) qui semble plutôt réduite pour un centre-ville ; la donnée semble se justifier par l’occupation par des activités tertiaires, mais pas a cause du vieillissement d’autres centres urbains (voir les images suivantes). L’impact a moyen terme des mesures récentes comme la conversion en rue piétonne de la rue Madero, positive en termes de mobilité et de sécurité, devrait être positif, mais reste à confirmer pour la démographie locale.

Donc, une question se pose, du genre Jane Jacobs: pas de yeux sur la rue dans le centre de la mega-ville?

Habitants de moins de 14 ans par ilot

Habitants de moins de 14 ans par ilot

Habitants de plus de 60 ans par ilot

Habitants de plus de 60 ans par ilot

Autoroutes urbaines (5). Mexico métropolitain

L’aire métropolitaine de Mexico est, avec un peu plus de 20 millions d’habitants, l’une des plus peuplées de la planète.

D’accord avec la publication « Desarrollo urbano y movilidad en América Latina” (développement urbain et mobilité en Amérique Latine) publié par la Corporacion Andina de Fomento en 2011, la mobilité dans cette aire métropolitaine peut être caractérisée par :

–           Une ségrégation spatiale entre un centre avec une composition sociale et économique mixte, un ouest a hauts revenus et un est a bas revenus.

–           Une densité en baisse constante depuis des décennies.

–           Des grands investissements en transports en commun, avec 27 km d’une première ligne RER a partir de 2008, mais avec une fréquentation réduite a cause des prix et problèmes de connexion.

–           L’adition d’entre 250.000 et 300.000 nouveaux véhicules chaque année, et la croissance exponentielle des motos.

–           Des déficits substantiels de qualité des transports en commun.

Plusieurs projets sont en cours pour tenter de résoudre ces problèmes, spécialement du point de vue des transports en commun. Mais il y a aussi des mesures qui concernent les autoroutes (d’après les sites web du gouvernement mexicain, 25% des investissements).

Le Périphérique de Mexico est une autoroute avec une vitesse moyenne d’entre 6 et 13 km/h a l’heure de pointe. La solution envisagée a été la création d’un deuxième niveau, profitant de la coulée définie dans les décennies de 1950 et 1960. Le deuxième niveau compte avec une voie réservée pour transport en commun, et l’on estime que le système permettra d’augmenter les vitesses, réduira les heures de travail perdues et les émissions de gaz d’effet de serre.

L’avenir est difficile a prévoir ; les rapports officiels disent que les conditions de Mexico son différentes de celles des villes d’Europe et d’Amérique du Nord, mais seulement l’avenir dira si la nouvelle infrastructure attire des nouveaux trafics. Le peage pour l’utilisation du deuxieme etage peut etre l’element le plus important.