
Les franges franciliennes sont un anneau d’une largeur moyenne de 50 km entre la région Ile-de-France et les cinq autres qui l’entourent. Elles ont plus de 3,5 millions d’habitants et une croissance démographique plus rapide que celui des territoires voisins.
Sur cet espace jouent des phénomènes qui ont quelque chose en commun avec ce qui se passe dans les limites des provinces de Madrid et Tolède, ou dans d’autres limites entre des circonscriptions légales ou de planification avec des régimes différents. Tout comme pendant le XIXème siècle entre les villes centrales avec leurs extensions planifiées et les taudis sur les communes voisines ou le manque d’un contrôle effectif favorisait un développement plus « libre », une limite de régulation peut toujours produire des effets de bord.
Il y a un certain réseau de villes moyennes (Meaux, Beauvais, Chartres, Melun…) avec des fonctions administratives, touristiques (Fontainebleau, Chantilly) et commerciales. La terre agricole est très productive, faisant l’un des espaces agraires de choix dans le pays. La relation avec le centre métropolitain est complexe, mais dans l’ensemble de dépendance. En termes d’urbanisme, la combinaison d’une pression de croissance par les dynamiques métropolitaines et du proverbial morcellement communal français mène a des situations ou l’étalement urbain est relativement facile : des communes avec des petites populations, avec peu de moyens techniques, ou il est facile pour un responsable politique de se voir séduit par des projets immobiliers qui serait réduits en ville, mais ici représentent un pourcentage important du tissu existant (et la possibilité d’augmenter la population, et ainsi améliorer les services publics). Malgré l’évolution de la législation française cherchant a renforcer la planification supra-communale, certaines dynamiques sont complexes.
A un certain moment le Schema Directeur de l’Ile-de-France a même consideré que les dispositions sur la limitation de la croissance urbaine ne seraient pas d’application aux petites communes de ces zones, sous l’idée que le développement s’orienterait d’avantage vers les zones plus centrales ; dans des situations de crise, ce fut justement vers les franges que le développement s’est orienté en partie, car c’était plus facile… et comme toujours, sur un foncier moins cher…

Au sud de Meaux (geoportail.fr)
D’après le SDRIF 2012, la priorité est donnée a la limitation de consommation d’espaces agricoles, boisés et naturels, et donc au développement urbain par densification des espaces déjà urbanisés. La surface et continuité des espaces imperméabilisés doivent être limitées, la surface des espaces imperméabilisés par habitant ne devant pas être accrue. Dans les communes disposant de moins de 10% en superficie d’espaces agricoles, boisés, naturels et d’espaces verts urbains, des espaces a potentiel écologique sont a reconquérir.
Les nouvelles capacités d’urbanisation doivent tenir compte des besoins prévisibles a l’horizon de 2030, avec un impératif de continuité avec le tissu urbain existant. Mais des « capacités d’urbanisation non cartographies » son offertes, entre autres, pour « l’extension modérée des bourgs, villages et hameaux ». Sous ce paragraphe, a l’horizon 2030 une extension de l’urbanisation de l’ordre de 5% de l’espace urbanisé communal des bourgs, villages et hameaux est possible ; le calcul de référence se fait par rapport a la surface urbanisé a la date d’approbation du SDRIF, excluant, outre les espaces agricoles, boisés naturels et eau, les espaces a dominante non bâtie de niveau supra communal, régional ou national (éléments énergétiques, aéroports…) et les espaces ouverts urbains (parcs, terrains de camping, golfs, grands stades…). Il est possible de mutualiser les capacités par la planification intercommunale.