Mois: mars 2014

Biblio (85) Stockholm Vision 2030

Stockholm 2030

Vision 2030 est un projet d’avenir de nature stratégique pour la ville de Stockholm, développé entre 2006 et 2007. Au-delà des touches IKEA du catalogue (pardon, ouvrage…), avec des mômes qui ont l’air d’avoir bien avalé leur ration de boulettes, il y a des choses intéressantes. On parle de matières communes dans pas mal de villes, comme les transports en commun ou les véhicules propres, mais aussi des nouvelles liaisons routières. Comme dans les romans policiers nordiques, l’original n’est pas d’avoir un meurtre, ce qui est naturel pour le genre littéraire (pas pour l’urbanisme, bien sur…), mais l’entourage de ce meurtre, et en ce sens la Suède semble partir de bases différentes a celles d’autres… tout comme en urbanisme et développement durable.

La consultation de la cartographie d’urbanisme montre que certains projets de la Vision 2030 ne sont pas entiers sur ces plans officiels, comme la proposition de rocade ouest, le Förbifart Stockholm (dont la construction devrait comencer cette anné). Le projet comportera l’un des plus longs tunnels urbains, et a été, de façon presque inevitable, le centre d’une polemique entre ceux qui pensent qu’il soulagera la congestion et ceux qui croient qui simplement il augmentera l’usage de la voiture. Donc la Suede, qui sans doute est un pays tres avancé en matiere environnementale et transports en commun, n’échappe pas aux grands débats.

Cartes 2014 (13) Walk NYC

Voici une carte qui ne peut être consultée (apparemment) que dans les rues de New York. La simple question de la carte urbaine qui permet de s’orienter a fait l’objet d’une réflexion intéressante dans le contexte américain, car a New York les gens marchent. De la façon d’orienter les cartes (pas toujours vers le nord, mais par rapport a la position de l’observateur) au design des icônes, un travail élégant de l’agence Pentagram.

Traditions industrielles (6) Bilbao : quelques leçons sur son évolution

bilbaoria2000

Bilbao Ría 2000, la société publique fondée en 1992 avec la participation de plusieurs administrations qui dirige une partie substantielle des opérations de transformation urbaine de Bilbao, a investi dans la ville entre 1997 et 2011 plus de 957 millions d’euros (un peu plus de 1.315 millions de dollars américains), pour une agglo d’un peu moins d’un million d’habitants. Son intervention a touché sept grands domaines : six quartiers et l’intégration urbaine d’un réseau ferroviaire qui configurait des importantes barrières urbaines. Ces travaux ont supposé une amélioration appréciable du paysage urbain, et on certes aidé a changer l’image extérieure de la ville.
Elías Mas Serra, ancien Directeur du Cabinet d’Architecture de la Ville de Bilbao (1991-2005) a publié en 2011 sur le Bulletin de l’Association des Geographes d’Espagne un article sur la gestion de Bilbao Ria 2000. L’article est intéressant comme analyse d’un ensemble de politiques publiques qui ont eu un succès clair, mais qui posent aussi des questions sur lesquelles il faut réfléchir pour orienter des actions futures : la problématique du déficit de synchronisation entre les échelles de planification et les disjonctions que ça implique, tout comme le besoin de jongler avec visions locales et globales d’un territoire.

Traditions industrielles (5) Alternatives au Guggenheim

A- Macroplaza (centres gouvernementaux, musées d'art et d'histoire), B- Canal de Santa Lucía, C- Parque Fundidora

A- Macroplaza (centres gouvernementaux, musées d’art et d’histoire), B- Canal de Santa Lucía, C- Parque Fundidora

Monterrey a depuis longtemps porté l’image de la ville industrielle du Mexique par excellence. Depuis la decennie de 1980 il y a eu une tentative de sophistiquer son image au dela des colonnes de fumée. En premier, ce fut la Macroplaza (quelques 500 m de jardins reliant les centres du pouvoir administratif et les musées classiques selon un modele qui n’est pas etranger a certaines villes des Etats- Unis, mais assez different des modeles européens), et le Parque Fundidora, des anciennes usines metallurgiques transformées en parc. Depuis la moitie de la decennie de 1990 il y a eu des travaux pour recuperer en tant que canal navigable (pour des circuits de loisirs) et coulée lineaire de connexion entre les deux espaces le río de Santa Lucía, un ancien cours d’eau ; le Rio Santa Catarina, le principal cours d’eau de la ville, est devenu un parc lineaire, mais il semble bien moins soigné. D’après des nombreuses sources, cet effort n’a pas été accompagné par des investissements consequents pour mettre au niveau necessaire des infraestructures et des espaces publics dans le reste de la ville, a difference d’autres villes qui ont aussi entamé la voie de la transformation productive (certes, dans des pays plus riches).

 

Traditions industrielles (4) Friches

Friches industrielles de l'agglomeration lilloise

Friches industrielles de l’agglomeration lilloise

L’agglomération de Lille concentre l’un des plus grands ensembles de friches industrielles de toute la France. Ceci implique autant un problème urbain par la perte d’emploi et d’usages actifs dans un contexte ou la discontinuité gagne, qu’un problème environnemental par la présence de polluants dans les sols comme résultat d’années de production industrielle.

En juin 2010 Lille Metropole a publié un rapport sur ces friches et leur situation de pollution. On y analyse tous les aspects, de la distribution spatiale de la problematique aux politiques nationales ou les experiences d’interet a l’etranger (notamment en Flandres et aux Etats- Unis), avec une proposition d’idées force pour le traitement de la question depuis l’urbanisme. C’est une publication interesante qui aborde un probleme plus repandu que l’on y croit normalement.

Biblio (84) Programme Sectoriel de Développement Agraire, Territorial et Urbain 2013-2018 du Mexique

Le Mexique est un pays gigantesque : de Cancun a Tijuana il y a quelques 3.200 km en ligne droite, a peu près la distance de Lisbonne a Helsinki. Et il y a aussi parfois une distance impressionnante en termes de conditions de vie d’un quartier au voisin. Le Programme Sectoriel de Développement Agraire, Territorial et Urbain, publié en décembre 2013, expose les politiques que l’administration élue pour la période 2013-2018 entend mener dans ces matières.

Le texte expose les conditions actuelles du pays en matière de développement urbain et de logement, avec des déficits importants. Il est difficile de savoir ce qui sera possible de faire en six ans dans un pays avec la complexité du Mexique, et le document ne comporte pas de volet budgétaire ; mais il donne une vision d’ensemble des problématiques. Il est téléchargeable sur le lien suivant : http://www.dof.gob.mx/copias.php?acc=ajaxPaginas&paginas=todas&seccion=SEGUNDA&edicion=255381&ed=MATUTINO&fecha=16/12/2013  (attention, le texte commence sur la page 65 du PDF)

Cartes 2014 (12) Global Forest Watch

global forest watch

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, ESRI, Google et une série de groupes pour l’environnement viennent de lancer Global Forest Watch, un site web qui tente de montrer en temps réel la déforestation et reforestation dans le monde. C’est une première, avec quelques problèmes qui surement seront résolues avec le temps : par exemple, une plantation industrielle de palmiers (pour un écologiste, comparable comme investissement spéculatif a un terrain de golf) ne se distingue pas d’une foret pleine de biodiversité. Mais en tout cas, un outil intéressant.

Traditions industrielles (3) Bagnoles et titane

Normalement une ville peut avoir des industries en raison d’une population qui a un sens de l’entreprise ou par l’arrivée d’entrepreneurs extérieurs. Même quand la majorité des pays occidentaux ont la plupart de leur main d’œuvre et du revenu produits par des petites et moyennes entreprises, les titres des journaux les plus retentissants sont ceux qui mettent en valeur la capacité d’une ville a attirer des investissements des grandes marques reconnues.

En ce qui concerne Chattanooga le grand investissement le plus recent est celui de Volkswagen, qui a construit la ligne de production pour la version américaine de la Passat. L’annonce de l’investissement s’est produit en 2008, avec les chiffres suivants (c’est la description la plus detaillée que j’ai trouvé, même si ce n’est pas l’accord final http://www.timesfreepress.com/news/2008/jul/24/chattanooga-vw-incentives-largest-state/ ):

–           1 milliard de dollars en investissements de la part de Volkswagen

–           Plus de 500 millions en aides publiques :

  • 81 millions en foncier
  • 30 millions en formation de la main d’œuvre
  • 43 millions en travaux publics
  • 3,5 millions en améliorations ferroviaires
  • 200 millions en réductions de la fiscalité du travail au long de 20 ans
  • 150 a 350 millions de réductions des impôts sur la propriété foncière au long de 30 ans.

–           2.000 emplois directs

–           546 hectares de foncier dans un emplacement a 18 km de Chattanooga, sur un parc industriel qui résulte d’un travail de reconversion pendant 20 ans d’une ancienne usine de munitions.

L’usine a ouvert ses portes en 2011. En février 2014 elle a été le centre d’un fort débat sur la question syndicale, quelque chose qui en Europe aurait été assez étrange ; en fait, Volkswagen, le patron, n’y était (selon la presse américaine) pour rien contre les syndicats, ce fut plutôt la classique querelle américano-américaine en termes droite-gauche dans le sud. Le plus frappant (pour un européen) est de voir que les législateurs républicains du Tennessee sont allés jusque a accuser Volkswagen de favoriser un certain syndicat et ont menacé de retirer les aides a Volkswagen si ce syndicat gagnait (http://www.freep.com/article/20140210/BUSINESS0104/302100100/volkswagen-uaw-chattanooga-tennessee-republicans ).

La façade en titane du Guggenheim Bilbao

La façade en titane du Guggenheim Bilbao

Au cas de Bilbao, l’investissement dans le Guggenheim montre des parallèles. Le niveau d’aides accordés par la Diputación Foral de Biscaye pour l’implantation du musée ne peut s’expliquer qu’en raison d’un régime fiscal spécial, en égalité avec l’agence fiscale de l’Etat Espagnol (et bien sur, qu’il s’agit d’une province riche).

Comment attire-t-on une grande marque liée a des images qui, a priori, sont l’opposée de l’image de la ville ? en cherchant une marque qui veut élargir ses horizons et lui apportant des avantages : un bon emplacement et un projet cohérent de ville ou s’épanouir… avec des aides importantes. D’un autre point de vue, si le projet marche, il y a des chances de synergie pour d’autres entreprises dans la zone, quoiqu’il peut avoir des clauses d’exclusivité (Eurodisney a Paris, par exemple) sur certains périmètres. Mais ceux qui bénéficient des synergies auront a payer toutes les taxes.

Certes au plus haut de la révolution industrielle, au XIXème siècle, des telles aides n’existaient pas ; mais la fiscalité était aussi moins développée, tout comme la protection de l’environnement, et autres choses que l’on juge aujourd’hui indispensables. A quel point ces accords sont justes et acceptables ? dans une démocratie, c’est a prouver avec de la transparence et des voix aux élections, mais il ne faut pas oublier d’entendre les citoyens pendant les négociations.

Rencontres innatendues (7)

Gata

A vrai dire, ici le titre n’est pas totalement juste : j’avais entendu parler de l’intérêt du contexte paysagiste de Gata (Cáceres, Espagne), et de de fait ma visite était précédée d’une information assez complète. L’inattendu fut ici a quel point j’ai bien aimé la combinaison d’éléments. Et tout spécialement cet ensemble de pins a droite de l’église sur la première image, a peine une poignée mais marquant très bien le paysage.

gata 2

Traditions industrielles (2) Acier, rail et textile

La croissance de Lille s’explique par une combinaison d’industries, et spécialement le textile; Bilbao et Monterrey sont deux cas clairs de ville sidérurgie, et Chattanooga, d’après la chanson de Glenn Miller, a grandi grâce au chemin de fer. Quand l’industrie est entrée en crise et la contamination est devenue trop forte (a Bilbao ou Chattanooga aidée par des montagnes belles, mais défavorables), elles sont devenues des villes problématiques. L’intéressant est de voir comment elles sont passés a coté du destin de Detroit (qui n’a pas encore dit son dernier mot…)