Royaume Uni

Biblio (111) Une histoire visuelle du futur

Biblio 111- A visual history of the future

Foresight, l’organisme du gouvernement britannique qui assume la recherche de base a long terme qui permet d’orienter les politiques publiques, a entrepris un programme sur l’avenir des villes. C’est dans le cadre de ce programme qu’il faut inscrire un volume relatif a l’évolution pendant plus d’un siècle des images sur l’avenir des villes, partant de sources diverses qui intègrent aussi bien le monde de l’urbanisme que le cinéma. Bien évidement, Orange Mécanique n’est pas un ouvrage d’urbanisme, mais il y a un message sur l’utilisation de l’espace urbain…

Une compilation intéressante d’images, qui illustrent l’évolution de la vision de l’avenir la ville, essentiellement occidentale (a ces effets le Japon y est, figure 38 sur le document), allant des hippies (figure 42) a l’académique (figure 56), et de l’art (figure 51) au désespoir (figure 39).

foresight-urban futures- image 51

Voici une vision qui me rappelle fortement la montagne des « Rencontres du troisième type », qui viendrait en quelque sorte a Berlin. Certes, les chances d’aboutissement de cette idée sont de minces a nulles, mais l’image est bien forte.

Biblio (103) CABE

biblio 103-cabe

Le dernier changement de gouvernement au Royaume Uni en 2011 a impliqué une vague de réductions des dépenses publiques sur plusieurs postes. Parmi ces réductions, le Council for Architecture and the Built Environment, un organisme qui publiait des exemples raisonnables de contrôle de qualité de la conception des projets d’espaces urbains et bâtiments. Heureusement, l’archive national de la Grande Bretagne maintien un lien a l’ancien site web.

Biblio (90) Pathfinders

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En 2007 l’Office National des Audits du Royaume Uni (NAO) a publié un rapport sur le programme Housing Market Renewal. Ce programme est apparu en 2002 pour faire face aux problèmes des zones avec une très basse demande de logements et un parc résidentiel vacant important, essentiellement dans les zones industrielles en déclin du Nord et des Midlands. Le Gouvernement a aidé a la création de neuf alliances sous-régionales, nommées « pathfinders », avec participation des administrations et acteurs locaux. Chaque alliance s’est vue attribuer une large liberté pour s’adapter aux problèmes spécifiques de chaque zone.

Le programme avait en partie comme base une idée que l’on a applique aussi a Detroit : la démolition comme vecteur de régénération. Un parc de logements inadaptés a la demande fait plus difficile la réhabilitation urbaine, donc démolir et construire un nombre plus petit de logements meilleurs, de façon coordonnée avec des réhabilitations de logements existants, contribue a améliorer les villes.

Au total on a prévu un budget de 1.200 millions de livres pour la période 2002-2008, et d’un milliard additionnel pour la période 2008-2011. En mars 2007 le programme avait utilisé 870 millions pour la réhabilitation de 40.000 logements, la démolition de 10.000 et la construction de quelques 1.000 neufs. Au début la prévision était de 90.000 démolitions entre 2002 et 2018, un chiffre qui s’est progressivement réduit.

D’après le rapport, en 2007 on avait commencé a détecter des améliorations du marché immobilier et de la qualité urbaine des zones touchées. Mais on voyait aussi des impacts importants sur la cohésion sociale, et des doutes se posaient sur la capacité des programmes de ce genre de toucher aux causes réelles des problèmes de ces zones.

Le programme est disparu en 2011. D’après un article récent du Guardian, on ne dirait pas que ce fut un réel succès.

Cartes 2014 (9) Energies renouvelables au Royaume Uni

La carte de UK renewables

La carte de UK renewables

Les systèmes de production d’énergies renouvelables implantés en Europe pendant les dernières années impliquent que, souvent, des zones qui pendant le XXème siècle n’étaient que des consommateurs d’énergie, sont devenues productrices. Donc, bonjour le revenu, mais aussi les externalités négatives de tout genre.

Comme un élément de plus dans une tendance de plus en plus présente un peu partout, le Royaume Uni, jusqu’ici l’un des pays qui avait le plus sérieusement pris en main la question climatique et les politiques de mitigation, montre des signes de revirement. Et les raisons économiques y en sont pour quelque chose, ce qui au moins mérite une reflexion, car en démocratie un gouvernement est elu pour prendre des décisions entre des options opposées. Une étude récente (novembre 2013) de Stephen Gibbons, de la London School of Economics, rend compte de l’impact des éoliennes sur la valeur immobilière des maisons proches, avec des réductions du 11% en moyenne. En juin 2013 il y a eu des nouvelles sur l’étude par le gouvernement britannique d’un système d’indemnisation pour l’entourage des installations éoliennes.

La carte de renewables-map.co.uk rend compte de la profusion des installations renouvelables du pays, chacune avec un impact potentiel ; et la carte du Highland Council montre a quel point le nord de l’Ecosse compte des projets. D’un autre côté, l’opposition aux projets d’éoliennes s’organise au niveau européen avec des initiatives comme l’EPAW ; sa capacité réelle de proposer des alternatives dépend de leur habilité pour fédérer des membres dont les intérêts peuvent être contradictoires : ceux qui veulent défendre la valeur immobilière de leurs terrains, parfois pour construire davantage, peuvent ne pas être d’accord avec ceux qui veulent protéger l’environnement et le paysage.

La carte du Highland Council

La carte du Highland Council

Ce qui peut mener, dans un contexte comme celui de l’Europe, avec des populations vieillissantes et des zones rurales en dépopulation, a une division du territoire en « zones franches » ou tout serait possible, et des « zones protégés » de ces impacts, avec un sens complètement diffèrent de ce que l’on entend normalement comme zone protégée, susceptible sous cette nouvelle division d’intégrer les zones franches. Apres tout, la Convention Européenne sur le Paysage établit que celui-ci existe par la présence d’un observateur…

Mais il peu aussi y avoir une question culturelle. D’après une étude de 2009 du Massachusetts Clean Energy Center, l’analyse de projets éoliens aux Etats- Unis montrait que l’impact sur les valeurs immobilières était presque nul. Ce qui n’implique pas pour autant l’amour des américains pour leurs éoliennes, mais qu’elles occupent une place différente dans leur échelle de valeurs (et aussi une méthodologie différente des études).

Biblio (58) La construction de logements a grande échelle au Royaume Uni

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Le Royal Town Planning Institute britannique vient de publier un rapport sur les mesures possibles pour débloquer la situation actuelle et produire un nombre important de logements qui permettraient de combler le déficit national en la matière.  D’accord avec ce rapport, en Angleterre le débat est fort entre ceux qui pensent que le système actuel est trop libéral et permet aux promoteurs de faire a peu-prés ce qu’ils veulent, et ceux qui voient de la bureaucratie et des retards qui en découlent partout ; il semble exister un point d’accord, en l’occurrence le sentiment que les administrations locales ne prennent pas la question au sérieux et que le système de planification est au moins en partie coupable. Le document compare la situation en Angleterre a celle de l’Ecosse et propose 15 recommandations pratiques aux agents concernés. Le RTPI propose une combinaison d’opérations ponctuelles sur des sites déjà urbains et de grandes extensions urbaines. Entre autres recommandations, il est curieux de voir un appel a une ouverture plus grande au public des données sur la propriété et les options sur le foncier, une intervention publique plus musclée (quitte a utiliser l’expropriation plus couramment), ou le besoin de gérer la vente des friches foncières publiques allant au delà du simple bénéfice comptable.

C’est un document plutôt court (24 pages), mais très intéressant, et encore plus lu de l’Espagne.

Résidences non principales (5) Empty homes UK

Empty Homes UK est une organisation britannique qui veut contribuer a la réutilisation des logements vacants partant d’une estimation des données sur la matière et la proposition d’un droit de demande de réutilisation d’actifs immobiliers non utilisés (pas au squat, mais a une procédure ordonnée et sous garanties juridiques).

L’organisation estime que dans le pays il y a un peu plus de 700.000 logements vides, ou 3% du total (la méthode d’analyse de données fiscales pourrait faire de ce chiffre une sous-estimation), et 1,7 millions de familles en attente d’un logement digne. Face a un rythme de construction de nouveaux logements très réduit, la rénovation de logements vacants (avec un cout moyen de 10.000 livres par logement) semble aussi une façon de contribuer a une amélioration de l’efficacité énergétique et la lutte contre le changement climatique.

Terrains publics en friche (3). Hopital de Part Harperbury


L’hôpital de Harperbury est ouvert en 1928 par transformation de quelques hangars d’aviation, ayant pour but des soins a des enfants et des adultes avec des problèmes d’apprentissage et d’épilepsie, et évolue vers le traitement des maladies mentales. L’évolution des politiques sanitaires sur ces maladies mènent a partir de 1973 a la fermeture progressive des installations.

Avec les années les bâtiments abandonnés ont été saccagés et dégradés par des actes de vandalisme. Une partie des bâtiments est encore en usage dans le cadre des installations de santé mentale du Système National de Santé britannique, mais le Ministère de la Santé, dans le cadre d’un programme général qui implique tous les ministères, a mis le site en vente. L’emplacement près de la M-25, la grande rocade extérieure de Londres, ses 94 hectares de foncier y compris de terres de culture (la plus grande installation mise en vente par le Ministère) et la possibilité d’édifier entre 225 et 400 logements sont des éléments d’intérêt pour des acheteurs potentiels, avec la prévision d’une disponibilité totale du sol en 2013/2014

Biblio 7. Avenirs urbains

Hypothese de localisation des sources futures d’energie en Grande Bretagne

L’avenir sera urbain ou ne sera pas… ou c’est au moins ce que nous pensons d’habitude, sauf pour quelques braves gens qui tentent de retourner a la campagne. Mais ça veut dire quoi, un avenir urbain?. Cette question s’inscrit dans la discipline de la prospective, tres en vogue il y a quelques années, mais moins en vue aujourd’hui, quoique toujours pratiqué par les grandes organisations publiques ou privées. La prospective n’est pas une prediction, mais une analyse qui construit des scenarios et met en perspective nos connaisances et nos visions de l’avenir.

Le Royaume Uni s’est doté d’un organisme de prospective en matiere des politiques publiques, Foresight, qui publie des rapports sur des questions diverses. En 2010 ce fut le tour de l’amenagement du territoire et l’urbanisme. C’est le genre de rapport long mais bien formulé et interesant, aussi bien pour connaitre la question, et la Grande Bretagne, et notre pays en perspective.

Biblio (4) Cadre de référence britannique en matière d’urbanisme

Il est fort probable qu’une partie importante des lecteurs de ce blog n’exercera jamais l’urbanisme au Royaume Uni. Mais le document objet de commentaire est intéressant par comparaison et par son énonciation des politiques publiques (un genre littéraire en soi…).

L’Union Européenne regroupe des pays avec des traditions légales très différentes, qui sont normalement regroupes dans deux familles : les pays du sud comptent normalement avec des systèmes a racine latine, hautement codifiés, tandis que les pays du nord sont plutôt basés sur les traditions du droit germanique. Dans le cas du droit britannique il existe une tradition de lois approuvées par le Parlement (Acts) et de documents d’exposition des politiques du gouvernement qui occupe le pouvoir en chaque moment. Les programme électoraux, considérés comme des simples énonciations d’intentions dans les pays latins, peuvent devenir en Grande Bretagne des documents avec un certain degré d’obligation légale sans passer par le Parlement (mais normalement soumis a enquête publique). Ainsi sont formulés les Planning Policy Statements et autres documents avec un degré variable d’obligation.

En mars 2012 a été publié le National Planning Policy Framework, qui exprime les directives en la matière de l’actuel gouvernement de coalition libérale- conservatrice.

Le développement durable est configuré comme le but central du système, et il doit être atteint grâce aux suivantes lignes d’action :

1-        Construire une économie forte et compétitive.

2-        Assurer la vitalité des centres urbains

3-        Conforter une économie rurale prospère

4-        Encourager le transport durable

5-        Fournir une infrastructure de communications de haute qualité

6-        Fournir un large éventail de logements de qualité

7-        Exiger un bon design

8-        Encourager des communautés en bonne santé

9-        Protéger les ceintures vertes

10-     Faire face aux défis des dérèglements climatiques, les inondations et le changement de la cote.

11-     Conserver et améliorer l’environnement

12-     Conserver et améliorer les zones historiques

13-     Encourager un usage durable de minéraux

Le document dresse les principes pour la planification :

–           Les autorités locales seront actives dans la recherche d’opportunités pour faire face aux besoins d’extensions urbaines

–           Les plans locaux devront avoir une capacité de réponse a des besoins de croissance établies de façon objective, avec une flexibilité suffisante pour intégrer les changements rapides, sauf :

  • Evidence claire d’impacts négatifs plus importants que les effets positifs du projet
  • Prévisions du National Planning Policy Framework qui soit spécifiquement contre l’extension urbaine

Pour la prise de décisions de l’administration les principes suivants sont énoncés :

–           Approbation sans délais des propositions d’extension cohérentes avec les plans

–           En absence de plan, ou en cas de son obsolescence, les propositions seront approuvés sauf :

  • Evidence claire d’impacts négatifs plus importants que les effets positifs du projet
  • Prévisions du National Planning Policy Framework qui soit spécifiquement contre l’extension urbaine

Ces politiques doivent être vues a la lumière des actes précédents du gouvernement de coalition, qui a préalablement supprimé la planification régionale (sauf pour Londres) et donne en contrepartie des plus grands pouvoirs aux gouvernements locaux. Certaines parties du document rappellent les principes de base de la Loi Fonciere espagnole de 1998.