Mois: mars 2014

Traditions industrielles (1) Un echantillon

Les villes avec un passé industriel dans les pays que l’on appelle par convention “occidentaux” sont parfois un exemple d’a quel point il est difficile de maintenir une santé économique dans la durée, mais aussi de que ce n’est pas toujours impossible. Monterrey reste une référence dans le paysage industriel mexicain, Chattanooga semble réussir dans son évolution vers un avenir économique viable, Lille tente de se réinventer comme pôle de référence dans le réseau TGV européen, et Bilbao a réussi un changement d’mage dont le musée Guggenheim n’est que la pointe de l’iceberg. 

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Biblio (83) The city at eye level

biblio83 city eye level

De temps en temps je tombe sur un site web qui est en fait la promotion d’un livre. Ce Biblio est bien cela, mais il semble aussi être l’origine de bien d’autres choses. Certainement c’est le site d’une entreprise (une agence privée d’urbanisme, rien de mauvais par ailleurs), mais la visite vaut le detour

La thèse centrale du livre est que le socle des bâtiments est une partie essentielle du caractère et de la qualité de vie de n’importe quelle ville. Une pensée avec laquelle je peux bien être d’accord, car je dois souvent travailler sur des questions d’espace urbain, que ce soit en relation avec le commerce ou de façon plus générale. Parfois les américains semblent penser (je sais bien qu’il y a des millions d’américains, je ne fais que mentionner ce que je lis sur des blogs) que l’Europe est l’Arcadie perdue de la forme urbaine, mais en fait on est souvent loin de cela, et ce livre, qui combine des points de vue géographiquement divers, apporte une vision intéressante. Les auteurs principaux sont hollandais (Stipo, une équipe multidisciplinaire), mais ils ont invité des contributions d’autres pays, de telle sorte que l’on peut lire sur les espaces urbains de Rotterdam, mais aussi sur le rôle des garages urbains en Flandre, par exemple.

Le livre affirme, prenant a l’appui des prévisions d’experts, que 30% des magasins actuels pourraient disparaitre a cause du commerce électronique ; j’assume qu’ils parlent d’une moyenne néerlandaise, mais en tout cas le scenario commercial est révolu dans tous les pays (par exemple, la fin des limitations des prix des baux a certains endroits pourrait bien être plus importante). Donc l’un des points centraux du livre, le fait que les socles des bâtiments peuvent bien avoir d’autres usages que le commerce, devient de plus en plus pertinent. En tout cas, le commerce est intégré dans la réflexion du livre d’une façon intéressante.

Le livre s’appuie sur une vision européenne de la ville qui a des parallèles avec le New Urbanism américain, mais a la différence qu’il se focalise sur la ville existante, et a donc un effet potentiel plus grand sur la vie quotidienne d’un nombre bien plus important de citoyens. En plus, la question est bien moins axée sur un « style » architectural, mais plutôt sur le jeu avec les éléments qui composent le paysage de la rue (une matière ou il y a eu des américains intéressants, comme Christopher Alexander).

Cartes 2014 (11) Risques hollandais

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Tout comme moi-même, il y a des fortes chances que la plupart de mes lecteurs ne lisent pas le néerlandais. Pourtant, ce n’est pas essentiel pour consulter http://nederland.risicokaart.nl/risicokaart.html, une carte en ligne de l’association des provinces néerlandaises qui montre les risques naturels et technologiques répertoriés dans le pays. Je ne sais pas a quel point cette carte est exacte, mais il semble plutôt une bonne idée de mener la transparence envers le citoyen a ces niveaux ; certes le cas hollandais est spécial, car tout le monde a en tête ce qu’implique vivre sous le niveau de la mer, mais ils sont allés bien au-delà. Implanter un système de ce genre peut aider les citoyens qui cherchent un logement ; au sens contraire, ça joue certainement sur les valeurs foncières, donc ce n’est pas tout le monde qui sera content.

Les cartes de criminalité de certaines villes américaines vont en ce sens ; pourtant, l’image que les habitants ont de leur ville apporte déjà une vision de ce phénomène, même si parfois la perception n’a rien a voir avec la réalité. En ce qui concerne les risques, la question est plus complexe, car il peut ne pas avoir une conscience ou mémoire d’un risque a long intervalle temporel, ou qui ne s’est jamais matérialisé.

Règles et variations (5)

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Une grande place, de quelques 12.000 m2, construite il y a quelques siècles par un roi puissant ; ou ?, c’est sans intérêt ici, pourquoi ? c’est assez banal, comment ?, voici la véritable question.

Le roi était bien puissant et projetait ce pouvoir même au-delà des mers ; mais son pouvoir n’était pas assez pour imposer totalement sa volonté aux habitants de la ville ou siégeait sa cour. Il a donc fait ce qui était coutume parmi les rois a l’époque : il a imposé une géométrie régulière pour la place, mais cette régularité ne touchait pas en grande mesure les alentours. . Cette transition entre régularité et irrégularité est réglée par une façade uniforme en ce qui concerne les ouvertures et d’arcades en rez-de-chaussée.

Et maintenant, la place est devenue, comme tant d’autres grandes places européennes, un atout touristique. Et ce truc de la régularité marche encore en quelque sorte. Les magasins et les restos/cafés pour touristes sont maintenant l’essentiel du rez-de-chaussée, et les étages supérieurs sont des logements. C’est un espace atractif, en partie a cause du contraste avec l’entourage, en dépit d’une surface plutôt dure.

Rez-de-chausée. 1: arcades. 2: magasins. 3: restaurants/ cafés. 4: stockage. 5: administration publique

Rez-de-chausée. 1: arcades. 2: magasins. 3: restaurants/ cafés. 4: stockage. 5: administration publique

Un des etages superieurs. 1: logements, 2: bureaux, 3: enseignement, 4: administration publique

Un des etages superieurs. 1: logements, 2: bureaux, 3: enseignement, 4: administration publique

Les données sur les utilisations des locaux ne sont pas exactes, mais rendent l’essentiel.

Chaque appartement est soumis a ses propres contraintes...

Chaque appartement est soumis a ses propres contraintes…

Les règles ne sont pas seulement établies par l’urbanisme, mais aussi par les codes du bâtiment ou les exigences du marché et de la technologie de ce que l’on utilise tous les jours. Presque toutes les voitures sont crées avec les mêmes dimensions, mais chaque logement a ses conditions particulières.

... mais toutes les places de parking en sous-sol sont crées egales...

… mais toutes les places de parking en sous-sol sont crées egales…

Biblio (82) Réflexions sur la révision du Plan General de Madrid

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Le Plan General de Madrid est en procédure de révision, un moment toujours complexe ou confluent (pas toujours d’une façon harmonieuse) les espoirs et les convoitises de tous ceux qui ont quelque chose à voir avec la ville. Ce Biblio est un volume de réflexions sur la question, qui a l’intérêt ajouté de rassembler les voix, entre autres de plusieurs personnes que je connais et apprécie grâce a une expérience de travail en commun. Notamment, Julio Vinuesa, de qui j’ai beaucoup appris sur une vision géographique des logements et de la ville. Pour ceux qui sont à Madrid, ce livre est lié à une série de conférences d’intérêt qui sont en cours (je suis sûr, malgré le fait que souvent mon emploi du temps m’empêche de m’y rendre…)

Cartes 2014 (10) Des cartographies des prix immobiliers en France et en Amérique

Il y a trois façons principales d’obtenir des données sur les prix immobiliers : faire des expertises en fonction de critères standards (normalement la comparaison y joue), utiliser les prix des annonces de vente ou compter avec des prix de transaction enregistrés par les notaires. La troisième voie est, si il n’y a pas d’évasion fiscale, la plus précise, mais elle n’est pas toujours disponible, ou elle ne l’est pas avec un découpage géographique utilisable ; par exemple, en Espagne le Conseil General des Notaires (www.notariado.org) ne publie que les données par province.  L’échelle géographique est importante, car la valeur immobilière dépend énormément de la localisation, et l’agrégation géographique de quartiers a  haut prix avec des banlieues a bas prix rend des moyennes peu claires.

En France les notaires (www.immobilier.notaires.fr) publient des données avec un niveau de découpage assez fin, par  IRIS (Ilots Regroupés pour l’Information Statistique). Ceci permet une connaissance importante de l’activité récente. Mais une grande partie du territoire a si peu de transactions que les données ne sont pas représentatives (ou carrément n’existent pas). Ceci n’empêche pas une demande de références, qui sont estimés par des paramètres synthétiques multifactoriels, y compris les prix des annonces et les observations des agents immobiliers (www.meilleursagents.com).

Aux Etats-Unis la coexistence d’une réalité nationale a l’échelle continentale avec 50 systèmes légaux propres a chaque état fait que des portails existent sur internet avec une vision nationale comme www.trulia.com , faisant des estimations pour une partie importante du pays, quoique une large portion du centre, y compris des états comme le Texas ou la Louisiane ne soient pas intégrés.

En prenant comme référence les données de www.meilleursagents.com, www.trulia.com et www.idealista.com pour Paris, New York et Madrid, avec un taux de change de 0,72 € par $, et en considérant que 1 m2 fait 10,7 pieds carrés, on apprécie que les zones les plus chères de Paris (rue du Bac, par exemple) dépassent les 14.200 €/m2, celles de Madrid (Recoletos) sont autour des 11.000 €/m2, et celles de New York (Flatiron District) sont autour de 16.000 €/m2. Faut-il plus de raisons pour comprendre pourquoi la trame urbaine des zones centrales des villes a succès a une telle inertie ?

Carte de meilleursagents.com

Carte de meilleursagents.com