
De temps en temps je tombe sur un site web qui est en fait la promotion d’un livre. Ce Biblio est bien cela, mais il semble aussi être l’origine de bien d’autres choses. Certainement c’est le site d’une entreprise (une agence privée d’urbanisme, rien de mauvais par ailleurs), mais la visite vaut le detour
La thèse centrale du livre est que le socle des bâtiments est une partie essentielle du caractère et de la qualité de vie de n’importe quelle ville. Une pensée avec laquelle je peux bien être d’accord, car je dois souvent travailler sur des questions d’espace urbain, que ce soit en relation avec le commerce ou de façon plus générale. Parfois les américains semblent penser (je sais bien qu’il y a des millions d’américains, je ne fais que mentionner ce que je lis sur des blogs) que l’Europe est l’Arcadie perdue de la forme urbaine, mais en fait on est souvent loin de cela, et ce livre, qui combine des points de vue géographiquement divers, apporte une vision intéressante. Les auteurs principaux sont hollandais (Stipo, une équipe multidisciplinaire), mais ils ont invité des contributions d’autres pays, de telle sorte que l’on peut lire sur les espaces urbains de Rotterdam, mais aussi sur le rôle des garages urbains en Flandre, par exemple.
Le livre affirme, prenant a l’appui des prévisions d’experts, que 30% des magasins actuels pourraient disparaitre a cause du commerce électronique ; j’assume qu’ils parlent d’une moyenne néerlandaise, mais en tout cas le scenario commercial est révolu dans tous les pays (par exemple, la fin des limitations des prix des baux a certains endroits pourrait bien être plus importante). Donc l’un des points centraux du livre, le fait que les socles des bâtiments peuvent bien avoir d’autres usages que le commerce, devient de plus en plus pertinent. En tout cas, le commerce est intégré dans la réflexion du livre d’une façon intéressante.
Le livre s’appuie sur une vision européenne de la ville qui a des parallèles avec le New Urbanism américain, mais a la différence qu’il se focalise sur la ville existante, et a donc un effet potentiel plus grand sur la vie quotidienne d’un nombre bien plus important de citoyens. En plus, la question est bien moins axée sur un « style » architectural, mais plutôt sur le jeu avec les éléments qui composent le paysage de la rue (une matière ou il y a eu des américains intéressants, comme Christopher Alexander).
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