Italie

Cartes 2015 (15) Lago d’Iseo

Une vue prise au site d’ANSA

Le titre de l’article au site web d’ANSA, l’agence de presse italienne, est assez intentionnel: « marcher sur les eaux avec le Christ », car voila un nouveau projet de Christo et Jeanne- Claude pour une installation provisoire, comme ce fut il y a quelques années, quand ils ont fait un paquet-cadeau du Pont Neuf a Paris. Des dessins assez sugerents.

Cartes 2015 (12) Voir la télé en Italie

grande fratello

Design Density est un laboratoire de recherche du Département de Design du Polytechnique de Milan. A un moment donnée, la revue Link, de Mediaset, leur a proposé pour son numéro 10 un travail spécial de visualisation des données sur comment les italiens consomment la télévision. Depuis la première saison de Big Brother et ses chiffres d’audience par régions (assez liées aux origines des joueurs les plus suivis) a d’autres questions comme les « roses des vents » horaires de l’audience des chaines. Tout ça peut être consulté sur un groupe flickr.

Des Alpes a l’Atlantique (3) Mestre

Mestre

Peut- on parler de La Défense sans évoquer Paris ? ou de Mirabel sans penser a Montréal ? pour ma part, je vais tenter de parler sur Mestre (ou je n’ai pris aucune photo) sans évoquer la référence de l’autre côté de l’eau (ou j’ai pris 339 images en 4 jours).

Je peux raconter Mestre de plusieurs façons (une chose dont je ne suis pas forcement fier) : un endroit ou arriver en provenance d’un aéroport pour prendre un train chaque matin et revenir dormir le soir. Ou un port ou je n’ai jamais vu les bateaux. Ou cet endroit ou chaque soir je pensais « ici, au moins il faut pas trainer une valise par des ruelles mal éclairées dans un état que moyennement bon ». Le plus simple serait dire que Mestre es un échantillon de ce 95% du territoire européen ou nous vivons, mais qui ne nous émeut pas en grande mesure, malgré sa praticité (parfois, comme ici, bien plus grande que sur le restant 5%, pourtant la raison qui nous fait passer par Mestre).

Et la meilleur est qu’une fois hors de la ville, on lit et on conclut que, connue sous un autre jour, ce serait même une ville moyennement intéressante. Mais on ne peut être la porte de Venise et sortir sans dommages…

Des Alpes a l’Atlantique (2) Bologne, arcades, trottoirs et zones piétonnes

bologna- madera

A Bologne les arcades, quelque chose de circonstanciel dans d’autres villes, deviennent ici systématiques. Ce n’est pas qu’ils sont absents sur d’autres villes, mais ici il y a plus de 40 km de longueur, et presque n’importe quel parcours dans le centre historique peut se faire par les arcades. Dans la plupart des villes ils sont un élément qui complémente le trottoir, mais ici ils le substituent presque entièrement. Ce qui implique que parfois le piéton ne voit clairement les véhicules qu’au moment ou il se penche vers la chaussée (ce qui n’est pas nécessairement bon), mais aussi que celui qui arrête sa voiture doit faire plus attention. En hiver, par temps de verglas, le soleil n’atteint pas le sol, donc il est plus facile de glisser, mais si il pleut on est couvert. Par rapport a d’autres villes historiques, il y a très peu de trottoirs et plutôt peu de rues piétonnes, mais le piéton occupe une zone exclusive d’une façon qui vous donne un sentiment plutôt diffèrent ; même en voulant, les voitures et camions ne pourraient occuper l’espace piéton qu’en conditions plutôt inusuelles.

Centre de Bologne (cartographie ouverte municipale). Rouge: trottoirs. Bleu: rues pietonnes

Centre de Bologne (cartographie ouverte municipale). Rouge: trottoirs. Bleu: rues pietonnes

Bologna- pala

Il semble que ces arcades sont apparues ver le XIIème siècle, a un moment ou les rues étaient plus larges, en tant que solution d’extension des bâtiments pour loger une population universitaire croissante. En 1288 une ordonnance municipale a fait obligatoire de les construire en pierre ou en brique, mais certains exemples en bois subsistent. La mesure clé était les 7 pieds bolognais de hauteur (2,66 m), suffisants pour permettre le passage d’un homme a cheval. En termes juridiques, c’était une servitude obligatoire qui garantissait l’usage public et la conservation par le propriétaire en échange de l’usage des étages supérieurs. En étant un élément architectural obligatoire pour tout bâtiment, il a adopté des formes diverses, que ce soit dans des palais ou dans des humbles logements, avec une importante variété.

Les arcades bolognaises (Portici bolognesi) font l’objet d’une candidature a intégrer la liste du patrimoine mondial UNESCO.

bologna- iglesia

Ces arcades ont aussi probablement survécu a cause d’un autre facteur : face a d’autres villes historiques avec des problèmes par sa localisation sur des collines, cette ville est en plaine, ce qui facilite la vie aux piétons.

Biblio (98) Paysage et économie

Biblio 98 paisaje italia economia

D’après la Convention Européenne du Paysage, paysage est « une partie du territoire telle quelle est perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations ». La convention évoque les liens entre économie et paysage, mais le fait est que sa mise en œuvre est plutôt orientée vers l’environnemental et le perceptif, en partie a cause des difficultés pour quantifier et mettre en relation la multitude des actions sur le paysage avec un impact économique concret de chaque intervention sur une valeur d’ensemble. Il y a des méthodologies pour calculer le Produit Intérieur Brut, mais il est complexe d’évaluer la valeur d’un paysage dans une configuration donnée et en soi même (et pas comme une simple somme des valeurs des activités), ce qui permettrait d’évaluer l’impact d’un projet concret.

Bien sûr, on peut toujours dire que le développement durable doit tenir compte des trois dimensions (sociale, environnementale et économique), et que le calcule économique ne garantit pas une meilleure politique, ou une description cohérente de la réalité. On peut même dire que la création d’un algorithme n’est qu’une façon de s’assurer que les gens vont trouver des astuces pour l’employer pour leur profit.

Malgré tout, il y a des approches a cette thématique. Tiziano Tempesta évalue le cas italien : « les politiques mises en œuvre pour la sauvegarde du paysage en Italie sont essentiellement des contrôles des transformations du paysage et des aides aux agriculteurs. Etant donné que les politiques du paysage ont un cout pour le contribuable, dans les deux cas il est nécessaire d’évaluer les bénéfices qui découlent de ces actions publiques ». Le texte n’arrive pas a des conclusions définitives, ni des algorithmes magiques, mais il contient des réflexions intéressantes.

Biblio (71) Films

La revue italienne online sur l’urbanisme Planum publie une série de liens avec des films liés a l’urbanisme, avec des exemples très intéressants. Certes, la plupart de ces vidéos sont historiques, mais il y a des films récents, pas disponibles intégralement online en vision libre, mais qui ont l’air vraiment bien, comme celui sur « unfinished italy », avec par exemple la réutilisation d’un viaduc routier inachevé.

Etalement urbain (6) Les côtes italiennes

ita

Le gouvernement Monti a quantifié en mars 2012 le montant fiscal non perçu par les administrations italiennes a cause des bâtiments illégaux autour de 500 millions d’euros. D’après certaines sources, 17% de la production constructive italienne annuelle serait illégale, ce qui implique, entre autres, un étalement urbain.

Le rapport Marenostrum 2012, de legambiente.it, rend compte de la situation des constructions illégales sur les côtes italiennes, seulement une partie du phénomène plus large du « abusivismo edilizio ». Dans des villes comme Naples ou Palerme il y a plus de 6.000 bâtiments non conformes.

C’est l’un des problèmes d’un urbanisme italien qui compte avec des plans très sophistiqués : faire respecter la norme.