C’est l’une des questions les plus difficiles si l’on veut la précision. De fait, c’est presque impossible (et en fin de comptes, pas trop utile) d’avoir une réponse totalement précise :
– Le nombre réel d’habitants change chaque jour dans une grande ville, car il y a toujours quelqu’un qui arrive ou part. L’utilité statistique de savoir que ce weekend arriveront 138 (pas 137, ni 139) étudiants universitaires pour visiter leur famille et repartir lundi est plutôt relatif…
– Les sources officielles (recensement, inscription a la Mairie) sont publiés a date fixe, dans le meilleur des cas chaque année. Donc ils ne sont précis qu’une journée par an.
– Le nombre réel des personnes qui résident dans une ville peut être faussée par les avantages administratifs. Par exemple, quand le fait de résider dans une ville peut permettre d’accéder a une place de parking pour résidents ou a une école pour les mômes, il n’est pas rare de voir une famille déménager vers une commune en périphérie, mais tentant de maintenir son enregistrement en ville. Peut être une petite fraude, mais dure a détecter et a corriger (les villes centrales, comme toutes, reçoivent des transferts publics a hauteur des populations enregistrées, et les municipalités de banlieue ont plus de recettes par construction ou consommation).
– Même avec les citoyens les plus honnêtes du monde, les réalités métropolitaines dépassent l’échelle communale.
En plus, au delà d’un certain point, connaitre le chiffre totalement précis des résidents a une utilité marginale ; les consommations de ressource par habitant (eau, électricité, transports…) ne dépendent pas seulement du nombre d’habitants, mais de leur profil de consommation individuelle, quelque chose de plus difficile de connaitre et encore plus de prévoir, et ici peuvent aider les données systématiques de consommation récente.
Il est important d’avoir un chiffre d’habitants de référence aussi proche de la réalité que possible, mais plus important même est de connaitre les caractéristiques de ces populations. Par exemple, le calcul du besoin en places scolaires dépend plus du nombre d’enfant en âge de scolarisation obligatoire (variable, mais plutôt peu au long de l’année) que de la population totale, et on peut dire autant pour d’autres paramètres. Le problème des données faussées par les habitants pour profiter réapparait, et en conséquence, aussi l’importante de la donnée finale (enfants inscrits aux écoles) par rapport a la donnée officielle de population.