La carte itinéraire Madrid- Irún de 1849, conservé a l’archive cartographique et d’études géographiques du Centre Géographique de l’Armée Espagnole, décrit en détail le chemin entre les deux villes. L’usage des courbes de niveaux était déjà courant a l’époque, mais ici le relief est encore montré d’une façon plus pictorique, quoique assez éloquente. C’est une carte avec un graphisme simple, mais élégant.
Poliorcetique
Poliorcetique (6) Pampelune
Pampelune est un exemple de ce qui est arrivé dans la plupart des villes espagnoles pendant le XIXeme siècle. La muraille est pour la plupart démolie. Ici elle subsiste sur un secteur occidental et sur la citadelle du sud-ouest ; le secteur ver la riviere, ou il n’y avait pas de pression pour batir, subsiste aussi. Une grande avenue de liaison avec l’ensanche est crée
Poliorcetique (5) La Valette

Plan des Forteresse de Vallete, bourg et sangle de Malte… H Boulange fe. 1645. Gravure qui represente la ville au XVIIème siècle, qui peut etre consulté sur gallica.bnf.fr avec la signature GE C2362
Arrivant de l’Espagne La Valette est une ville intéressante; pendant le XIXème siècle la plupart des villes espagnoles ont démoli leurs murailles pour créer des ensanches, extensions urbaine régulières en continuité avec la ville ancienne. Pourtant, a La Valette ils ont eu et la persistance des fortifications et les extensions urbaines. La vue de 1645 montre la situation de la ville historique et une prévision pour l’extension vers l’intérieur qui s’est matérialisé.
Sans doute, le rôle de Malte dans la Méditerranée, en tant qu’ile avec une notoriété géostratégique indéniable (il n’y a qu’a penser au nom de « porte-avions insubmersible » donné par les britanniques au cours de la deuxième guerre mondiale) fait que la destruction des défenses ait été perçue comme moins urgente qu’ailleurs. C’est un endroit formidable pour voir des forteresses urbaines de la renaissance et la période baroque, et une ville des mêmes périodes bien conservée et très attractive pour la photographie.
- La porte d’acces a la vieille ville depuis Floriana. Un fosé tres profond et une porte recente
Poliorcetique (3) Lorient
Comment organiser en toute vitesse un système défensif novateur? Par essai et erreur… Quand l’Allemagne envahi la France en 1940, la côte Atlantique devient un endroit idéal pour baser les sous-marins qui doivent étrangler l’Angleterre. Entre les ports qui accueillent ces bases est le breton de Lorient.
La base est construite a l’entrée de l’estuaire, hors de la ville. La première guerre mondiale avait déjà vu des sous-marins, mais la seconde voit leur importance augmenter. La base de sous-marins se configure comme un système de hangars individuels pour chaque sous-marin, des alvéoles de béton avec des murs et une toiture avec une épaisseur mensurable en mètres, en deux rangées parallèles, avec des chariots au centre pour déplacer les sous-marins vers l’écluse donnant accès a la mer. C’est comme un parking actuel de voitures, avec des places individuelles et une sortie unique…sauf pour le fait qu’un sous marin hors de l’eau est bien loin d’etre « automobile ». Le système est substitué dans la phase suivante par des alvéoles au niveau de la mer, de telle sorte que chaque sous-marin peut sortir par ses propres moyens…
Poliorcetique (2) La ligne Maginot
Le nom est devenu d’usage courant, et après 1940 dans des contextes souvent peu favorables. Il y des gens qui dissent que les stratèges militaires ont toujours une guerre de retard par rapport aux événements, et la ligne Maginot y est souvent évoquée
Vauban inventa pour Louis XIV le concept de « Pré Carré », un espace national sur protégé par des fortifications frontalières. Quand la ligne Maginot fut conçue les horreurs de la première guerre mondiale étaient encore récents ; un conflit ou la stabilisation des fronts pendant des années a mené a une complète destruction de forets, villes et personnes. L’idée d’une guerre statique fut l’argument pour préparer la tranchée la plus sophistiquée, de telle sorte que de la Suisse a la mer un blocage totale pouvait être établi, sans se soucier du paysage ou du territoire traversé. Mais la forteresse territoriale s’est vue débordée par une forme de guerre totalement différente, qui avait aussi ses théoriciens en France (un certain Charles de Gaulle), mais pour laquelle l’armée n’était pas prête.
Apres la guerre, cette grande tranchée, avec des nombreux bunkers, fut pensée un temps comme ligne défensive pour un autre genre de guerre : les bunkers pouvaient être utilisés pour une guerre nucléaire, selon ces idées, mais l’OTAN n’a pas voulu. Les fortifications ont été vendues des 1970 a des acheteurs privés.
Malgré le caractère exhaustif du tracé le long de la frontière, je n’ai pas vu des références aux villes de frontière ; j’imagine que la doctrine était de les protéger, et l’urbanisme réglementaire n’existait presque pas.
Poliorcetique (1) Carthagene d’Indes

La qualité d’une place forte peut etre perçue a l’atention consacré par les ennemis. Cette magnifique carte, disponible sur la Biblioteca Digital Hispánica en temoigne assez…
Cartagena de Indias fut fondée en 1533, et devient un port important dans le commerce d’esclaves de la couronne espagnole dans la mer Caraïbe (dans le cadre d’une route ou Portobelo a Panamá permetait d’echanger des esclaves contre les metaux precieux peruviens et La Havane etaiet la porte des Caraïbes). Elle fut soumise a siege plusieurs fois (la premiere en 1544), surtout par des pirates français et anglais, et fortifié par des ingenieurs espagnols et itailens avec une main d’oeuvre africaine.
Les remparts, dont le cout pour la couronne fut objet de commentaires, subsistent aujourd’hui en grande mesure, tout comme la serie de fortifications dans les environs, comme le fort de San Felipe de Barajas. Les deux iles principales sont aujourd’hui unies, et l’architecture coloniale reste visible, melangée avec les batiments plus recents. En comparant la carte ancienne et l’image actuelle, il faut noter que la premiere montre l’ouest vers la partie inferieure.
Biblio (27) Vauban
Il y a deux semaines j’ai fini la lecture de « Victus: Barcelona 1714 », un livre recent d’Albert Sánchez Piñol sur le siege de Barcelone pendant la Guerre de Sucesion Espagnole. C’est une bonne lecture, et aussi une belle introdution a la poliorcetique, ou l’art des fortifications et des sieges tel qu’il etait pratiqué pendant le siecle des lumieres.
Qu’avait Vauban dans sa tête? Il n’y a qu’a lire ses Oisivités sur Gallica pour se faire une idée. En ce qui me concerne, cette semaine le sujet est a quel point cet « art » a eu une influence sur les villes…