Je suis en train de lire ce livre, dont on parle et on parlera beaucoup. Pas de lien pour le téléchargement, mais le livre vaut son prix, ne serait-ce que comme exemple de pensée structurée.
Je lis le livre en ce moment, donc ma vision finale pourrait varier. L’une des thèses centrales du livre est que quand le rendement du capital est supérieur au taux de croissance de l’économie, les inégalités ont une tendance a croitre, ce qui expliquerait les tendances en cours dans le monde « occidental ». La mobilité sociale ne serait possible de façon généralisée que dans des économies en croissance, ce qui semble loin d’être garanti.
Sur son analyse historique des dynamiques de croissance, la période entre le XVIIème siècle et nos jours est une anomalie, avec des taux de croissance et démographique et économique inusuelles, surtout après la deuxième guerre mondiale. On pourrait l’appeler (ce qui l’auteur ne fait pas, et donc est une vision personnelle comme tout ce qui suit) la grande bulle. Et il pense qu’elle est moribonde, au moins en grande partie par l’inertie inévitable de la démographie, qui n’est plus explosive dans la plupart du monde. Donc certains pays serait confrontés a la fin de la « petite bulle » (foncière pendant la dernière décennie) et a celle de la grande…
Du point de vue de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire cette vision impliquerait un retour au rythme de croissance historique plus lent. Le livre de Piketty est une « théorie du tout », ou l’on peut inscrire des objets de débat récents comme le développement durable, le Peak Oil ou le Peak Car, ou le retour des nord-américains aux villes… ou même le contraire (l’auteur prend bien soin de rappeler que l’avenir est toujours incertain). En tout cas, ça vaut la lecture. Ou une promenade par la section des téléchargements de l’Ecole d’Economie de Paris…