Noel aproche, et il parait logique de se pencher quelques instants sur les trois éléments qui font le plus bouger les sociétés urbaines (occidentales) pendant ces dates : nourriture, commerce et voyages ; les deux premiers pour des raisons évidentes, et le troisième parce que soit les familles se rejoignent, soit les gens fuissent ces réunions a la recherche de quelques jours dans un endroit réputé meilleur. Le fait qu’a l’origine ces fêtes avaient une raison religieuses n’a plus grande chose a voir avec la réalité d’aujourd’hui dans une grande partie du monde occidental, et mon attention sur le sujet sera tangentielle.
Ce premier article de la saison concerne la nourriture, et d’une façon plus spécifique une tendance émergente en matière d’urbanisme durable : la relation entre agriculture et villes.
Deux approches peuvent être abordées. La première concerne la possibilité d’utiliser les espaces urbains pour la production alimentaire. Les gravures historiques montrent que les cours des ilots avaient des potagers, et certaines toponymies illustrent sur un passe agricole. La recherche d’une alimentation plus locales (produite a x km du point de consommation pour réduire les impacts dérivés du transport) et une plus grande conscience environnementale semblent les buts principaux d’un mouvement qui mène a transformer des terrains en friche et des halles en zones de culture.
Même si la densité des villes actuelles est variable, il semble pertinent de rappeler que l’autarchie en la matière n’est pas a poser dans les mêmes termes que dans d’autres domaines comme l’énergie, ou les marges d’efficacité semblent bien plus grands ; si les villes assiégées ont tombé historiquement par la faim, c’est parce qu’il est difficile d’avoir assez de surface de culture. Néanmoins, il y a une chance pour des productions concrètes, tant que l’impact des cultures urbaines reste plus réduit que celui du transport (ça n’aurait pas beaucoup de sens de réduire le carbone des camions en asséchant des puits lointains pour apporter de l’eau a la ville). Le cout foncier lui-même peut conditionner ces formes d’agriculture par rapport a d’autres usages, sauf si l’urbanisme réserve des espaces.
La deuxième voie d’approximation est la prise en considération, toujours depuis le point de vue de la préférence pour une alimentation aussi locale que possible, des dynamiques d’occupation urbaine des sols d’intérêt pour l’agriculture. Dans les agglomérations urbaines dynamiques souvent il y a une concurrence pour le foncier ou les usages plus rentables déplacent ceux qui le sont moins, y compris l’agriculture. Plusieurs projets de villes américaines sont inscrits dans cette démarche, et l’ Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de l’Ile de France a convoqué pour les 6 et 7 décembre le colloque international « Hungry City », sur la matière plus large de la gouvernance alimentaire.
Le concept de bassin alimentaire (foodshed en anglais, terme defini par Walter Page Hedden en 1929 dans « How great cities are fed« ) est proche de celui de bassin hidrographique, ou encore mieux de celui de bassin d’emploi; il implique l’etude du territoire necesaire pour alimenter la ville. Les projets tentent d’estimer le rayon en km necesaire autour de la ville.
Le concept de souveraineté alimentaire est different, dans la mesure ou il n’est pas associé aux aires metropolitaines mais plutot a des concepts plus politiques. Les deux concepts peuvent etre retrouvés sur la literature specifique.
Quelques references qui seront developpées dans des articles futurs: