Londres (3)

La structure urbaine de Londres montre, en comparaison avec d’autres villes européennes, des qualités singulières. L’absence d’un pouvoir central capable d’imposer sa volonté au reste des agents politiques, résultat en grande mesure des guerres civiles et la période de révolution d’Oliver Cromwell, explique la presque totale absence de grandes avenues en ligne droite et de compositions baroques. Certes on accède a Buckingham Palace par une grande avenue rectiligne, mais il faut rappeler que ceci est possible car l’avenue traverse un parc qui est un domaine royal. Il est difficile de trouver des grandes rues larges et en ligne droite dans la voirie, sauf dans certaines compositions du XIXeme siècle (Belgravia), mais presque toujours limitées a l’échelle du quartier.

La voirie actuelle maintient en grande partie la situation d’avant le XIXeme siècle. En comparaison avec les grandes percées des boulevards parisiens, ou même avec la Gran Vía de Madrid, Regent Street et son arrivée a Picadilly Circus montrent, avec une composition bien arrangée, une volonté de permanence du public qui peut aussi être lue comme une préservation du domaine privé.

Souvent c’est le résultat des systèmes de bail emphytéotique ; une partie des grandes fortunes britanniques vient de ce métier, qui consiste à louer à un promoteur un bien foncier pour des décennies, et le récupérer a la fin de ces délais avec tout son contenu. L’achat d’un logement dans ces zones n’est pas vraiment un achat, car il est marqué par cette charge. Ceci explique l’uniformité de certaines zones, et aussi la persistance de la voirie.

En contraste, il y a aussi un parc de logements sociaux important ; une partie est progressivement passée vers des mains privées depuis la décennie de 1980, avec en tout cas un maintien de la location comme formule majoritaire.

La structure de Londres est ainsi la superposition d’un grand fleuve, un réseau de canaux dont le rôle est mineur depuis l’arrivée du chemin de fer, un système ferroviaire que de par ses limitations de tracé est l’une des plus grandes altérations des deux dernies siècles, la présence des grands parcs royaux, et un système de voirie qui s’est adapté a d’autres conditions et n’a pas eu un rôle aussi déterminant que dans d’autres villes.

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