J’habite dans une ville, je travaille sur plusieurs, et je m’intéresse a la ville comme objet de réflexion, que ce soit en elle-même ou dans sa relation avec le territoire dans lequel elle s’inscrit. J’habite en Espagne, un pays sous une forte crise en partie liée a une perte de perspective sur la nature et le rôle de la ville ; tout au long d’une décennie la ville a été vue non comme un outil pour une vie meilleure, mais comme l’échiquier d’un jeu économique, sous la confusion entre moyens et buts.
Entre les résultats de la crise il faut signaler une sensibilité croissante vers les problématiques urbaines. Certains cherchent les responsables de la crise par le jeu politique, ce qui m’intéresse en tant que citoyen, mais n’est pas l’objet de ces lignes. D’autres cherchent un changement de paradigme par une plus grande implication citoyenne, illustrant les habitants pour gagner leur engagement. Autrement, il serait naïf de penser que la ville ne concentrera plus des importants intérêts économiques, souvent légitimes, dont l’effective articulation sociale requiert aussi une réflexion, a l’heure ou la croissante (et parfois absurde) complexité de l’urbanisme réglementaire peut lui ôter sa légitimité comme instrument pour améliorer notre environnement vital.
Toutes les réflexions enrichissent le débat. Ce blog montre une perspective sur les villes et le territoire, comptant sur ses dynamiques de longue haleine: la relation avec le territoire, l’inertie de la forme urbaine, et les chances d’ améliorer l’efficacité de la ville en tant qu’instrument dont nous devons nous servir tous les jours.
Le blog sera organisé sur la comparaison entre problèmes semblables sur des contextes géographiques et sociaux différents. La comparaison est parfois appuyée sur mon expérience personnelle de voyage, et dans le reste des cas sur les données que la géographie apporte sous ses différentes faces. Le risque existe de ne pas correctement saisir certains contextes ; mais la chance existe également de trouver des éléments d’intérêt a des endroits inattendus.
A mode d’exemple, ce premier post est accompagné d’une série d’images de huit aires métropolitaines moyennes : ma ville natale (La Corogne), deux autres villes européennes, deux américaines, une africaine et deux asiatiques. Je ne connais personnellement que trois de ces villes, et le degré de profondeur de l’information disponible sur elles est variable.
Au delà de l’intérêt esthétique pour la géométrie du territoire et de la ville, duquel découle une faiblesse avouée pour les villes côtières, il y a des éléments d’intérêt dans toutes ces villes. Nantes est un exemple de recyclage urbain de grand intérêt, par exemple par rapport au projet de transformation du port intérieur de La Corogne. Portland se présente dans le contexte des Etats-Unis comme la ville la plus durable, et a cherche des moyens pour contrôler l’étalement urbain. Kochi est un exemple des difficultés des villes indiennes pour se doter d’une infrastructure moderne, mais aussi un miroir de ce qu’était l’Espagne à des moments précédents. Valparaiso montre une grande complexité, avec une ville historique vraiment singulière et la coexistence avec un grand centre balnéaire voisin. Bergen est l’une des villes les plus durables d’Europe, en partie grâce à une politique d’infrastructures très éloignée des usages courants ailleurs. Aomori se présente comme un exemple de « Finisterre » dans le contexte japonais, et l’arrivé récente du train a grande vitesse montre des parallèles avec cette situation dans des villes espagnoles. Port Elizabeth montre la complexité du contexte sud-africain et la ville a plusieurs vitesses.
L’approche par échelles successives permet une meilleure compression de certains problèmes. L’utilisation de fonds de cartes d’accès universel n’entrave pas l’explication, quoique dans certains cas des cartes plus élaborés seront utilisées.
Je suis urbaniste parce que je suis architecte, même si la causalité n’est pas obligé. En cohérence, dans chaque cas je veux mener le jeu d’échelles la ou il paraitra le plus intéressant, des 5 cm aux 1.000 km. Chaque question requiert une échelle ou une combinaison de plusieurs, et a coté des phénomènes sociaux, économiques et environnementaux il y a aussi une dimension esthétique et constructive de la ville.
Ce blog n’est pas une œuvre collective; je suis responsable des erreurs de forme ou de contenu. Je suis reconnaissant a mes lecteurs des observations qui m’aideront a corriger les erreurs.